Certains jours reviennent lecture collage certaines images se poser sur la page entre nuit et jour j'entends deux battements d'ailes et je vois le pigeon tout près qui me dépasse la fenêtre à mon oreille la page s'envole me fouette sa présence lecture lectures collages décollages j'embrasse le présent Si l'on veut se rendre présent dit Marcel Conche il dit — avant d'écrire — et je le vois encore, l'entends ( Présence de la nature , ici un extrait de l'introduction : ) « Si l'on veut se rendre présent à la présence de la Nature, ce qui est requis est non pas l'ingéniosité du doute cartésien, mais, au contraire, un supplément de naïveté, par laquelle on revient, en deçà même des évidences communes, à une évidence première, plus immédiate. Certes, Descartes philosophe, comme il convient, à partir de ce qui se montre, mais que se passe-t-il aussitôt ? Il doute que ce à quoi il a affaire, sensoriellement, soit effectivement réel ; il se demande même...
Un roman c'est une vie. Il m'arrive d'être lourd d'un roman, qui se prend dans mon corps, m'alourdit. Je dirais presque parfois que c'est des enfants que je porte, ces romans. Il me reste quelques pages à lire de celui-ci. Je sens l'accouchement proche. D'ailleurs depuis quelques jours je rêve d'accouchement. Je pense à cette rude épreuve que ce fut de sortir du néant pour vivre — d'après ce qu'on m'a rapporté. A présent c'est ma vie qui donne vie au livre — auquel quelqu'un d'autre a donné vie une première fois. C'est donc plutôt que ma vie — ma pensée, mon imagination — éveille sa vie de la dormance, où elle était et où, sans doute, elle retournera, la lecture finie. Vous allez donner vie à ce roman, à votre tour, il va se gonfler de votre souffle, pendant que vous allez absorber le sien. Le livre parle de cela, tout en le faisant. Tous les personnages le font, la vie, dans ce roman, n'a pas de frontières. D'aill...