Un bout de promenade avec la pensée de Marcel Conche, en suivant sa logique – qui appartient à tous, comme le paysage que nous traversons – et en suivant son pas – celui du mouvement de son langage, qui n'appartient qu'à lui. Nous sommes arrivés à la clairière d'une phrase, d'un paragraphe, où sa vérité et la mienne se baignent ensemble.
Ce bonheur-là, quel est-il ?
Qu'est-ce qui m'est apporté ?
Le cheminement d'une pensée arrivée à son but ? Cette pensée, j'aimerais la résumer d'une formule. C'est possible. Je dirais "La réalité est événement". C'est une pensée des Stoïciens. C'est une pensée de la présence. Tout y est contenu : tout de l'existence et de la non-existence, tout du temps, tout de l'espace, tout de l'être.
Mais pour d'autres que moi, ce "résumé" contient-il tout ce qu'il résume ? Cette somme qu'il embrasse, peut-elle exister pour qui ne l'a pas préalablement rencontrée, parcourue, sinon saisie ?
Jusqu'à quel point le résumé est-il partageable ? N'est-il que le témoin d'une expérience ? Le témoin que chacun peut prendre en main pour parcourir une autre promenade ?
Arrêté sur le bord du chemin, après la parenthèse de la lecture (une parenthèse qui est comme le temps des vacances, un ressourcement, une respiration qui permet de comprendre), le monde va, avec moi.
Nous remettre dans le mouvement de la Nature, nous remettre dans le mouvement de la créativité, dont nous faisons partie. C'est cela qu'elle fait.
Marcel Conche, Philosopher à l'infini, Puf, 2005
Olivier Debré, huile sur toile 100 x 100, 1965
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