Le soir en rentrant elle répète ces mots
pour qu’ils répandent dans sa gorge une soie bienfaisante.
Ils descendent jusqu’au fond du ventre
un vent tiède
un miel.
Ils la libèrent peu à peu des murs, des champs stériles,
elle les allonge dans son souffle
ils descendent comme des oiseaux
elle les endort en les chantonnant comme une berceuse et ils reprennent en chœur les échos de sa voix
alors elle danse
elle danse longtemps
tous les soirs
en chantant
ces mots
ceux-là ou d’autres
ceux qui viennent
en langue étrangère surtout
en une langue ou une autre qu’elle connaît sans la connaître
comme font les enfants
Anne Nouwynck, peinture
pour qu’ils répandent dans sa gorge une soie bienfaisante.
Ils descendent jusqu’au fond du ventre
un vent tiède
un miel.
Ils la libèrent peu à peu des murs, des champs stériles,
elle les allonge dans son souffle
ils descendent comme des oiseaux
elle les endort en les chantonnant comme une berceuse et ils reprennent en chœur les échos de sa voix
alors elle danse
elle danse longtemps
tous les soirs
en chantant
ces mots
ceux-là ou d’autres
ceux qui viennent
en langue étrangère surtout
en une langue ou une autre qu’elle connaît sans la connaître
comme font les enfants
Anne Nouwynck, peinture
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