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Il patinait merveilleusement

Oui il aimait éperduement.
Cette faute d'orthographe, c'est une liberté que j'ai prise, sans y avoir pensé. Je n'ai pas pu écrire ce mot autrement. Je me rends à mon inconscient. J'ai eu besoin de cette voyelle muette qui adoucit l'intérieur du mot, de cet espace qui s'allonge et comble la faille du mot. (Il retrouvera sa raideur quand la voix du maître d'école resurgira "Je m'en fiche éperdument, tu me le copieras 100 fois".)
Il y a donc une plasticité de la langue, qui répond à toutes sortes de besoins, et pas seulement à celui du moindre effort, loin de là. Toute langue vivante bouge dans son corset. Se dégage de son passé.
L'orthographe. J'aime ce terme, bien qu'en ayant enduré la tyrannie, comme tout petit français du 20è siècle. Il me fait penser à la construction, à l'apprentissage, à l'école. A la marche, à l'équilibre, à l'acrobatie, à la danse. Au danseur, à l'écrivain, au musicien, à l'artiste qui n'est pas comptable devant les juges de fausses notes, fautes d'orthographe, fautes de placement de pieds ou de jambes, fautes de goût, mais seulement de l'émotion esthétique qui va ouvrir un espace de bonheur au cœur du contemplateur.

Calder Bird, 1952

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