Ma remarque préférée à propos de la lecture, je la tiens de Mircea Eliade, j'en ai malheureusement perdu depuis longtemps la référence et oublié les termes exacts, à force de les avoir adoptés, utilisés et servis à toutes les sauces. En substance, il remarquait qu'on a tort quand on croit que le livre communique quelque chose à son lecteur, car en réalité c'est le lecteur qui communique avec le livre.
Oui, en vérité la lecture c'est l'acte du lecteur qui entre en communication avec le livre. Quelle évidence ! Le livre n'est qu'une série de signes inertes et nos neurones sans façons vont se précipiter à leur rencontre, même nos plus intimes synapses vont entrer en contact, leur murmurer nos secrets ou peut-être engager avec eux les conversations les plus débridées... Toujours est-il que le lecteur entre dans cette forêt des signes et en éveille les arbres, les oiseaux, et tous les habitants, plus encore qu'elle n'imaginait pouvoir en contenir. Le lecteur fait le chemin, la moitié du chemin comme le disait Montaigne (et Voltaire aussi, qui dans sa préface au dictionnaire philosophique note : "les livres les plus utiles sont ceux dont les lecteurs font eux-même la moitié").
C'est dans cette forêt que je m'avançais il y a quelques années, accompagnant en écriture, autant que possible, cette lecture curieuse, bavarde, avide, sensible, amoureuse, donc. Cette aventure n'était pas seulement métaphorique, la place du lecteur était loin d'être immobile sur la chaise. Je montrais ses pas foulant les pages, s'ouvrant des chemins, dansant. Car l'être
humain, s'il peut faire à certains moments abstraction de son corps, peut aussi jaillir du discours et de la pensée, aussi svelte qu'un félin, lorsque nourri du mumure du livre, il sent l'arbre fleurir ou la pluie propice gorger les plantes.
photos r.t
Oui, en vérité la lecture c'est l'acte du lecteur qui entre en communication avec le livre. Quelle évidence ! Le livre n'est qu'une série de signes inertes et nos neurones sans façons vont se précipiter à leur rencontre, même nos plus intimes synapses vont entrer en contact, leur murmurer nos secrets ou peut-être engager avec eux les conversations les plus débridées... Toujours est-il que le lecteur entre dans cette forêt des signes et en éveille les arbres, les oiseaux, et tous les habitants, plus encore qu'elle n'imaginait pouvoir en contenir. Le lecteur fait le chemin, la moitié du chemin comme le disait Montaigne (et Voltaire aussi, qui dans sa préface au dictionnaire philosophique note : "les livres les plus utiles sont ceux dont les lecteurs font eux-même la moitié").
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