Ce souffle incroyablement bon à entendre, à sentir sur soi, à voir danser dans le corps des végétaux, quel est-il ? sinon la rencontre même de l'existence des arbres, de l'air, de toutes ces particules dont nous sommes.
Quelquefois je ne descend pas de la voiture, je m'installe avec un manuscrit, un papier, un livre...
Tout alors m'est présent.
(Jamais, à la belle saison, je ne donne rendez-vous dans mon bureau, mais toujours à une terrasse. Il faut que nous soyons à découvert, ouverts au monde.)
Une petite feuille détachée d'un arbre arrive sur mon épaule.
Ainsi je lis mieux, tout est mieux à sa place.
Les chants d'oiseaux surgissent. Beaux, agréables. Ils ne sont pas fous comme au printemps ou en début d'été mais étranges, musicaux, porteurs de sens, d'un langage plus mystérieux. Comme leurs vols, plus brefs, du moins ici, entre ces arbres, ces roseaux, ces haies. Se préparent-ils à changer de territoires, ou entrent-ils dans une nouvelle saison ? Vers la fin de la journée, quand les abords de cet étang se sont vidés de pêcheurs et de promeneurs, les voici qui deviennent très bavards, qu'ils se mettent à chanter tous en même temps, dans leurs arbres et leurs fourrés, comme à la maison quand les gosses sont rentrés, ou à l'approche du concert quand tous les musiciens sont arrivés et commencent à s'accorder et s'amuser de leurs voix différentes.
Alors la lecture est complètement magique. Tout ça lit avec moi. Tout ce que je n'aurais pas compris, senti, perçu par moi-même, vient à ma rencontre.
photo r.t
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